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Initiative France, micro-crédit, comité d’agrément

Faire ses courses dans une épicerie vrac, boire un jus de fruit local ou une boisson chaude, mais aussi apprendre à fabriquer ses cosmétiques maison ou à cuisiner zéro déchet… Bienvenue chez P’tits poids carottes ! Adélaïde Rivereau et Pierre Legeay, couple de trentenaires, se sont lancés dans l’aventure en 2020. Il ont fait le choix de s’installer à Belle-Beille, un quartier prioritaire de la politique de la ville (QPV) à Angers. Accompagnés par Initiative Anjou et récompensés au concours Talents des cités, les deux entrepreneurs nous racontent leurs parcours.

P’tits poids carottes, c’est bien plus qu’une épicerie vrac… Comment avez-vous imaginé le projet ?

Avec Adélaïde, ma compagne, on cherchait un projet à porter tous les deux. Lorsque son contrat à la Chambre d’agriculture a pris fin, on a cherché une idée, en s’inspirant de notre mode de vie au quotidien : on fait attention à réduire les déchets, à consommer bio et local…

Au départ, nous avons créé une association, Pouvoir local, pour promouvoir des modes de consommation éco-responsables ; mais économiquement, ça n’était pas viable ! Alors, on a vu plus grand avec l’ouverture d’une épicerie vrac et bio, qui accueille aussi ses clients pour le café ou un déjeuner, avec le zéro-déchets comme fil rouge. voilà comment est né P’tits poids carottes, en 2020.

Vous avez reçu un prix régional au concours Talents des Cités 2021, qui récompense les entreprises installées dans les quartiers prioritaires de la politique de la ville. Une épicerie vrac et bio au sein d’un QPV, ça attire du monde ?

Nous nous sommes installés dans le quartier de Belle-Beille, à l’ouest d’Angers, où nous habitons depuis plusieurs années. Dans un quartier prioritaire, où les revenus sont plus modestes, il faut que les prix restent accessibles. Pour cela, on privilégie le circuit-court, et on baisse notre marge sur des produits de première nécessité. Globalement, le bio et le zéro-déchet ne sont pas dans les habitudes de consommation des habitants du quartier ; mais les gens poussent la porte de P’tits poids carottes, soit par curiosité, par bouche-à-oreille, ou pour récupérer un colis. Ils voient que l’on propose quasiment tous les produits du quotidien à des prix raisonnables, qu’il y a un café, une ambiance familiale… et ils reviennent !

« Tout le monde voit l’intérêt de réduire ses déchets. Alors, petit à petit, les modes de consommation évoluent, et pour nous c’est une grande satisfaction. »

Par rapport à vos métiers précédents, c’est un changement radical : comment vous êtes-vous préparés ?

On s’est tournés vers la Chambre de commerce et d’industrie, qui nous a conseillé de faire plusieurs stages chez des épiciers et maraîchers, partout en France. Ça a été très instructif : on a découvert plusieurs modèles, ça nous a aidé à nous poser les bonnes questions sur le commerce qu’on voulait créer, les services à proposer… Les entrepreneurs ont été très transparents sur la réalité du métier, l’impact sur leur vie personnelle. Quand on se lance en couple, c’est un aspect d’autant plus important !

On a ensuite été accompagné par Initiative Anjou, qui nous a accordé un prêt d’honneur. Un atout décisif qui a convaincu les banques de nous accorder plus de fonds !